Martine Gagné

J’ai toujours eu du plaisir à dessiner et bricoler. À la maison comme à l’école, je ne comprenais pas qu’on ne puisse aimer les arts plastiques alors que moi je m’y sentais si bien. Mon tempérament vif et plutôt bouillant fait en sorte que l’huile s’est imposé rapidement comme médium de prédilection. Il me permet des gestes francs et spontanés, de travailler d’un jet un tableau, mais aussi de le retoucher après séchage, lui apportant un rehaut de lumière. J’aime le glissement du pinceau sur la toile, la couleur riche et pure de la peinture à sa sortie du tube, son odeur.

Peindre s’avérait une réponse à un besoin d’évasion.

Recréer le paysage captive mon esprit et m’amène loin des tracas de la vie. Je m’amuse à contraster les bleus mauves et les jaunes orangés du ciel. Notre beau fleuve, les montagnes de Charlevoix juste en face… dans la tranquillité de ces scènes campagnardes, je retrouve l’espace nécessaire à ma liberté.

Même si les paysages de mon coin de pays constituent la majeure partie de mes œuvres, j'éprouve un certain bien-être à peindre des natures mortes. Les petits objets qui meublent notre quotidien m’inspirent beaucoup ainsi que les comptoirs, chargés des légumes, prêts pour les conserves! J’y vois un élément de survie et le dire avec mes couleurs m’impose un retour intérieur: trouver mes zones d’ombre, m’en extirper, trouver la lumière, l’exprimer.

C’est le retour à la terre, à mes grands espaces, à la vie.